Mon coeur, où es-tu ?

Pauline Magnat
2 min readJan 2, 2020

Alors que les forêts et les rues de Paris brûlent, mon coeur brûle avec. Cet été a été pour moi une expérience profonde d’ouverture du coeur. Il est vrai que parfois, dans mes combats écologiques, j’en viens à détester l’humain. Penser que finalement, la terre s’en sortirait mieux sans nous. J’avance le coeur fermé. Fermé aux causes que je connais mal parce que bon « il faut bien choisir ses combats », fermé aux autres qui sont forcément le problème, et fermé à mes propres émotions lorsque je vois la cruauté dont ce monde peut parfois faire preuve.

Une amie me partageait avant hier : « à quoi bon faire tout ce travail sur soi pour s’ouvrir à l’autre si c’est pour que, sans plus aucune protection sur mon coeur, chaque égratignure soit ressentie comme un coup de poing ? »

Parce que ça a toujours été des coups de poing. Mais on s’est tellement anesthésié et protégé qu’on ne les ressent plus comme tels. Et le soucis avec l’anesthésie, c’est que ça ne tue pas que notre douleur, ça tue aussi notre courage. Ce n’est peut être pas un hasard si le mot courage vient du mot coeur.

Au contraire, cet été, j’ai fait l’expérience de l’amour inconditionnel, et mon coeur a fondu. J’ai repris espoir dans l’humanité et dans le pouvoir du coeur. Nous ne sommes pas là pour sauver la terre, mais pour retomber amoureux comme le dit Stephen Harding, un papi délicieux du Schumacher College. Tomber amoureux de la terre, de la nature, de l’autre et de soi-même. Tomber amoureux et laisser notre coeur nous guider.

Et bien sûr, mon coeur va encore se briser. Il va se briser en regardant les nouvelles terrifiantes. Il va se briser en entendant la terre pleurer. Il va se briser rien qu’en marchant dans les rues de Paris et ses personnes sans domicile fixe. Alors le travail, c’est de savoir comment s’assurer que l’on reste ouvert et connecté à l’autre même lorsque notre coeur se brise ?

Comme je l’ai entendu en retraite de méditation ce printemps, « tout ce à quoi on donne de l’attention et du soin finit par s’ouvrir. C’est la nature des choses » Alors c’est le moment de porter de l’attention à notre coeur, et de le laisser se faire envahir, sans peur.

Es-tu prêt.e à ouvrir ton coeur un peu plus ?

RDV sur www.le-bucher.com

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Pauline Magnat

Sur le chemin de l’activisme sacré. Essayer de penser le monde différemment et mettre son énergie à en construire un plus juste. Co-fondatrice www.le-bucher.com